Le pianiste Louis Joseph DiémerNé le 14 février 1843 et mort le  21 décembre 1919

Louis Joseph Diémer est né le 14 février 1843 à Paris et y est décédé le 21 décembre 1919. Il était né pianiste. À l’âge de treize, il remporte son premier prix, éblouissant par une technique si naturelle qu’elle semble spontanée. En présence d’une nouvelle œuvre, clairement, il envisage les difficultés à vaincre et sa main rapide, volontaire et précise, les domine. Élève d’Ambroise Thomas et de Marmontel, auquel il succède en 1888, il enseigne au Conservatoire de musique de Paris.

En 1895, il fonde la Société des instruments anciens, à la suite de concerts de musique des xviie et xviiie siècles qui ont remporté un grand succès dans le cadre de l’Exposition universelle de 1889. Pour faire connaître la littérature de clavecin, il publie une anthologie des clavecinistes français en quatre volumes.

Il forme les meilleurs pianistes français du moment : Alfred Cortot, Edmond Risler, Henri Eltin, Manuel Ciampi, Lazare Lévy, Robert Casadesus, Vincent d’Indy… Alfredo Casella, compositeur et chef d’orchestre, vient quelques années en France où il est l’élève de Diémer et de Fauré.

Diémer a également été parmi les premiers pianistes à enregistrer pour la Gramophone en 1905-1906 confirmant sa réputation. Ses enregistrements sont censés montrer les meilleurs aspects de l’école française de piano du xixe siècle, la clarté, le point et le contrôle rapide des passages détachés et les limpides pianissimo échelles. Ils témoignent clairement du talent de Diémer, comme la presse française le souligne avec les titres du « Roi de l’échelle et du trille ». Ils abondent dans le sens des observations formulées par son élève Lazare Lévy, qui a écrit : « La précision étonnante de Diémer de jouer ses trilles légendaires, la sobriété de son style, fait de lui l’excellent pianiste nous avons tous admiré. »

Quelques maîtres lui dédieront une œuvre

César Franck compose ses Variations symphoniques en son honneur en 1885.
Edouard Lalo lui dédie son Concerto pour piano en fa mineur.
Gabriel Fauré a pour Diémer une vieille affection. Fauré est son cadet de deux ans et lui dédicace sa 12e Barcarolle opus 106 bis que le pianiste crée le 23 novembre 1916.
Le troisième Concerto pour piano (1892-1896) de Tchaïkovski est une œuvre au destin singulier et plus ou moins reconstruite, par le compositeur lui-même et un élève, qui devait être consacré à Diémer.

Diémer adapte trois œuvres d’Alfred de Musset pour le piano, se sont : Contemplation, l’Étoile du soir (La saule) ; Adieu Suzon et Stance à Ninon. Un poète qui, dans son enfance, a fréquenté Saint-Martin-du-Tertre, tout comme Diémer qui y a une maison de campagne.

Le professeur Louis Diémer

M. Diémer devient membre du comité d’examen des classes de piano par arrêté ministériel de décembre 1880. Dans le registre où sont consignés les noms des professeurs et des élèves, Diémer signale l’œuvre exécutée et donne des appréciations. Pour la classe de Decombes : Bachelet, 3e médaille de 1879 (scherzo de Chopin), plus d’exécution que le précédent, mais un peu faible encore. Classe de Chéné : Brière (rondo de Beethoven), jolis doigts, intelligente, bien. À travers ces annotations figurent quelques croquis. Est-ce lui qui, pendant les répétitions des élèves, dessine un buste d’homme barbu portant haut-de-forme, une femme à chignon assise devant un piano, une élève ? Le 13 décembre 1915, le comité de l’enseignement musical du Conservatoire le désigne comme membre examinateur de la classe de solfège (chanteurs) parmi les membres du conseil supérieur (Gilet, Lefort, Diémer et E. Duvernoy) et notamment pour la classe des instruments à vent ; cuivre et bois (Lefort, Diémer, E. Duvernoy, C. Chevillard).

Le Prix Louis-Diémer

Par donation, Louis Diémer crée un concours triennal institué dès 1903, entre les lauréats des classes de piano. Il est réservé aux hommes ayant obtenu le premier prix dans les dix années précédentes. Les concurrents ayant remporté le Prix Louis-Diémer ne peuvent plus se présenter aux concours suivants. Le candidat retenu reçoit un prix de 4 000 F. Ce prix, triennal, est toujours attribué.

Ses largesses ne se bornent pas qu’au Conservatoire. À Saint-Martin-du-Tertre, chaque année à la période hivernale, il offre 100 F pour soulager les nécessiteux au bureau d’aide sociale.

Sources et références

  • Gavotty Bernard
    Alfred Cortot, p. 41 sq. Paris 1977.

  • Nectoux Jean-Michel
    les Voix du clair-obscur, p. 384. Paris 1990.

  • Baduel Daniel
    Saint-Martin-du-Tertre : un village, une histoire, p. 354-355. Seugy 2000.