Le philanthrope Désiré Léopold BellanNé le 20 septembre 1857 et mort en 1936

Désiré Léopold naît le 20 septembre 1857, à Méré près de Rambouillet, et est affligé de deux pieds bots. Ses parents renoncent à la vie rurale et s’installent à Paris à partir de 1865. Son père décède alors qu’il est encore enfant. Triste jeunesse, les enfants le rejettent à cause de son infirmité. Sa mère le confie à ses grands-parents à Saint-Martin-du-Tertre où il va nouer une amitié avec une petite fille. Cette amitié dure, les années passent et un sentiment de tendresse va se faire jour entre eux. Cette fillette se nomme Clémence Julie Fleurie Sancey, née le 6 août 1858 à Saint-Martin. Ils se marient le 30 octobre 1879 en l’église du village. Le couple s’installe à Paris. Deux enfants naissent, une petite fille qui décède, puis un garçon prénommé Léopold Auguste.

Création d’une fanfare

Léopold Bellan en fait don d’une bannière en 1877-1878 pour la création de SA fanfare ! Une photo montre Léopold assis au premier rang entre les musiciens et à l’arrière la bannière.
En 1884, le premier organisme qu’il fonde est une association d’éducation populaire, l’Œuvre philanthropique à Paris. Enfin, il devient industriel en procédant à l’acquisition d’une filature dans les Vosges. L’effectif de son entreprise aurait compté jusqu’à environ 600 employés. Directeur du journal le Parlement commercial. En 1894, est fondée une structure philanthropique, la société d’enseignement moderne, qui s’inscrit dans le champ de l’enseignement populaire. Commerçant, en 1897, Léopold Bellan est éligible à la chambre de commerce de Paris. Il devient président du conseil général de la Seine. Il crée ensuite la société d’enseignement moderne qui regroupe, après quelques années, ?22 000 élèves de tous âges, afin de lutter contre l’illettrisme, notamment des adultes, problème d’une grande acuité à la fin du xixe siècle, où l’école publique, laïque et obligatoire, devient progressivement une réalité. En 1904, Léopold Bellan ouvre des cours de médication familiale, de musique, de dessin et de déclamation.

La guerre l’a terriblement marqué

La Grande  Guerre marque une rupture dans l’action de Léopold Bellan. Au moment de celle-ci, il organise un hôpital temporaire. Son fils est mobilisé. En février 1915, il trouve la mort dans la guerre des tranchées, au Bois-au-Prêtre. La perte de son fils unique semble accentuer son engagement social. Cet événement, particulièrement grave explique pourquoi Léopold Bellan, plus que jamais, s’est totalement dévoué à son œuvre jusqu’à la fin de sa vie. Il ouvre deux orphelinats pour recueillir les orphelins de guerre.
C’est après la Première Guerre mondiale que les premiers établissements sociaux et médico-sociaux sont ouverts, mettant en œuvre des conceptions sociales de solidarité qui donnent à l’association une physionomie assez proche de l’actuelle Fondation et, plus largement du mouvement associatif sanitaire et social de notre époque. Les réalisations de Léopold Bellan sont très nombreuses.

Legs à la commune de Saint-Martin-du-Tertre

Le 15 octobre 1928, il fait un legs à la commune de Saint-Martin-du-Tertre. Cette donation est faite aux conditions suivantes ; les arrérages de cette rente doivent être affectés à concurrence de 200 F à la Fondation d’un Prix Clémence-Sancey destiné à récompenser chaque année la meilleure élève pauvre de l’école communale des filles et encore 200 F pour le Prix Léopold-Bellan pour encourager un garçon, dans les mêmes conditions. Ces prix vont être distribués jusqu’en1980 où, dans une séance du conseil municipal, le 24 novembre 1980, ils sont supprimés. Cependant, Roger Dufour, maire de la commune de Saint-Martin-du-Tertre, profitera d’une rencontre avec un médecin de la Fondation Bellan pour relancer cette donation. Ainsi le 27 février 2003, la Fondation a donné son accord pour le versement d’une subvention annuelle de 100 € pour le Prix Léopold-Bellan et de100 € pour le Prix Clémence-Sancey.

Autre libéralité

Le 2 avril 1934, Léopold et son épouse offrent une cloche nommée Clémence Léopoldine, ce dernier prénom en souvenir de leur fils. Après une carrière professionnelle mais également politique et sociale, Léopold Bellan meurt à Paris le 4 janvier 1936 à l’âge de 79 ans. Que faut-il pour arrêter Léopold Bellan ? Il faudrait pour m’arrêter, disait-il, qu’il n’y eût plus de souffrance à soulager… Son œuvre lui survit encore.
Clémence et Léopold reposent au cimetière de Saint-Martin-du-Tertre.

Sources et références

  • Baduel Daniel
    Les cloches de Saint-Martin-du-Tertre, p. 28-29. Bull. JPGF, 2
    e tri. 1999.

  • Baduel Daniel
    Saint-Martin-du-Tertre : un village, une histoire, p. 357-358. (SOS 2000)

  • Charenton Benoît
    Un philanthrope sous la III
    e République : la vie et l’œuvre de Léopold Bellan (1857-1936), p. 71. (Sa thèse 2003.)

  • Baduel Daniel
    Saint-Martin-du-Tertre vers la modernité : 1800 – 2000, p. 123-152. (STIP 2006 Domont)